La dernière heure du jour
Mgr von Ketteler, le grand évêque de Mayence, en Allemagne, au XIXème est surnommé « l’évêque social », grand contributeur du catholicisme social.
Durant l’un de ses voyages, Monseigneur Ketteler célébrait la messe dans un couvent de religieuses. Au moment de donner la communion, en s’approchant des sœurs, Monseigneur Ketteler a été profondément ému, à tel point qu’il n’a pu se contenir et terminer la célébration.
Avant de repartir, il a demandé à la supérieure du couvent l’autorisation de saluer les sœurs. Tout en parlant avec chacune d’elles, il pensait : « C’est elle… ce n’est pas elle… ». Finalement il a demandé s’il n’en manquait pas une. La supérieure lui indiqua qu’il manquait la soeur cuisinière. L’Evêque lui dit qu’il souhaitait la saluer.
Quand il la vit en face de lui, il se dit en lui-même : « C’est elle ».
Et elle, avec une grande simplicité lui expliqua la chose suivante : « Comme je ne peux pas
beaucoup prier parce que je suis toujours occupée, en remplacement j’offre mon travail de la journée. La première heure de la journée est pour le Pape, la deuxième heure est pour les parents, la troisième pour les évêques… et la dernière heure du jour, la plus fatigante, est pour les jeunes que le Seigneur souhaite avoir pour prêtres, pour qu’ils écoutent attentivement Sa voix et lui répondent par un « oui » généreux.
Quand la sœur cuisinière fut repartie, l’Evêque se mit à raconter à la Supérieure l’histoire qui lui était arrivée, en lui faisant promettre de ne pas la répéter, tant que lui-même vivrait.
« C’est l’histoire d’un jeune de dix-huit ans, qui avait de l’argent, et appartenait à une famille aisée. Il ne pensait qu’à s’amuser. Une nuit, alors qu’il dansait, il vit le visage d’une sœur qui priait pour lui et qui regardait fixement son âme. Impressionné, il quitta la salle de danse, puis rentrant en lui-même, il considéra le vide complet de son existence ».
« Que peut bien vouloir Dieu de moi ? » se demanda-t-il.
Peu de temps après, il entrait au séminaire. Puis il fut ordonné prêtre, et plus tard consacré Evêque. Maintenant c’est lui qui vous parle… Et aujourd’hui, tout en donnant la Communion, j’ai reconnu le visage de cette religieuse que j’avais vue dans ma jeunesse : c’est votre sœur cuisinière. Ne lui dites rien, elle verra elle-même au ciel les fruits de son travail. Mais dites-lui bien de continuer à offrir la dernière heure du jour pour les jeunes que Dieu appelle au sacerdoce, afin qu’ils lui répondent par un « oui » généreux.
Nous avons besoin de vocations missionnaires. Nous invitons chacun des lecteurs à offrir eux aussi leurs sacrifices au Seigneur, pour que tous ces jeunes perdus dans le péché,
l’indifférence, ou l’ignorance, écoutent et suivent l’appel du Seigneur.