Rouen : Le 9 octobre 2016
Parmi les différentes formules de rencontres, il en est une qui nous aide particulièrement à renforcer nos liens fraternels : elle consiste à passer 24 h ensemble dans un monastère. Entre nous, les liens amicaux se nourrissent de complicité, et nous découvrons la communauté monastique qui nous accueille.
Ce temps de 24h est suffisant pour nous sentir comme « en immersion », au cœur d’une communauté monastique particulière ! La sœur hôtelière prend le temps de nous exposer ce qui caractérise leur spiritualité. Elle nous décrit la personnalité de sainte Françoise Romaine, leur fondatrice, et retrace l’historique de leur fondation.
Nous participons aux offices avec les sœurs, et suivons leur horaire. Ainsi, il y a des temps de détente, des temps de prière et des temps de service communautaire, tout cela nous plonge dans la beauté et la force de la vie consacrée au sein de l’Eglise universelle, au cœur du monde.
Nous, parents d’un fils consacré, d’une fille consacrée, avons auprès des sœurs une place de choix… Comment ne pas faire vibrer, dans le secret du cœur de chacune, la place que leurs pères, et leurs mères occupent, le rôle qu’ils ont joué dans le discernement de leur vocation, la communion spirituelle qui continue de se manifester entre eux ?
Nos fils et nos filles consacrés nous entrainent de cette façon-là à vivre en Eglise, à mieux la connaître, pour mieux l’aimer.
Sophie Delestre
24 h au Monastère Sainte Françoise Romaine
Chez les moniales bénédictines, oblates de l’abbaye Notre Dame du Bec
Du samedi 8 octobre 2016 au dimanche 9 octobre 2016
C’est au Bec Hellouin que s’est déroulé notre temps fort en octobre. Et que de découvertes ! Nous pensions tout connaître sur ces lieux, cette Abbaye bénédictine, et le monastère des sœurs dédié à Sainte Françoise Romaine ! Un grand merci à Sœur Sarah qui est venue nous présenter, avec moult détails étonnants et pittoresques, l’origine de leur ordre qui mérite d’être découvert.
Françoise Romaine (1384 -†1440) est née à Rome au XIVème siècle dans une famille noble et aisée. Elle va, toute jeune, souhaiter la vie religieuse. Mais son père veut la marier à 12 ans. Elle aura 3 enfants. C’est une époque de désordre et de peste. Elle va alors s’occuper à soulager la misère des pauvres. Après le décès de son mari, elle devient oblate du monastère olivétain, et fonde une communauté à Rome. Elle eut alors la vision de son ange gardien qui était petit de taille, semblable à son fils Evangélista mort de la peste. Il la défend contre ses adversaires.
C’est aussi une visionnaire : elle voit son fils pendant 24 h et parle avec lui. Il y eut un culte rendu à son fils reconnu saint. Elle fait de nombreux miracles surtout après sa mort, et ressuscite un enfant. Elle meurt d’épuisement et de fièvre à Rome en 1440. La foule réclame aussitôt de reconnaître sa Sainteté. Elle sera canonisée en 1608.
En 1919, une jeune veuve de guerre sans enfant, Jeanne de Wavrechin, découvre Ste Françoise lors d’un pèlerinage à Rome. C’est pour elle une révélation qui l’amène avec quelques autres veuves à fonder une communauté à Cormeilles en Parisis, rattachée à celle des moines de Mesnil St Loup. Elle reçoit le nom de Mère Marie-Elisabeth. C’est en 1949 que les moniales oblates suivent les frères bénédictins qui reprennent l’Abbaye du Bec. Elles sont moniales oblates, n’ont donc pas de Mère abbesse, simplement une Supérieure, mais dépendent du Père Abbé de l’abbaye.
Cette communauté est fortement marquée par la dimension œcuménique, et a un lien particulier avec les frères et sœurs de la Communion Anglicane.
Brigitte Poitau