Frederic Ozanam

Frederic Ozanam

Je sens en moi se faire un grand vide que ne remplissent ni l’amitié, ni l’étude.
J’ignore qui viendra le combler.
Sera-ce Dieu, sera-ce une créature ?
Si c’est une créature, je prie qu’elle ne se présente que quand je m’en serai rendu digne.
Je prie qu’elle apporte avec elle ce qu’il faudra de charme extérieur pour qu’elle ne laisse place à aucun regret ; mais je prie surtout qu’elle vienne avec une âme excellente, qu’elle apporte une grande vertu, qu’elle vaille beaucoup mieux que moi, qu’elle m’attire en haut, qu’elle ne me fasse pas descendre, qu’elle soit généreuse parce que souvent je suis pusillanime, qu’elle soit fervente parce que je suis tiède dans les choses de Dieu, qu’elle soit compatissante enfin, pour que je n’ai pas à rougir devant elle de mon infériorité.
Ne m’abandonnez pas, Seigneur, faites que je sois aimé. Vous le savez, ce n’est pas seulement de la douceur que je cherche dans l’amour, c’est le mépris de toute bassesse, c’est la force de combattre pour le bien, pour le vrai.